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PASSETTE A RUBANS

Les passettes à rubans sont de petits métiers à tisser rudimentaires, appartenant au type des grilles à mouvements verticaux. Elles permettent de tisser des rubans, des bretelles ou des galons.

Une des plus anciennes représentations de passette à rubans figure sur la tenture de « La Noble Pastorale ».


Sur cette scène bucolique conservée au Louvre, on y voit une jeune fille qui tient une passette, entourée d’une autre jeune fille prête à tondre une brebis et un jeune homme qui met de la laine en pelote.
Cette tenture datée aux environs de 1500 et provenant certainement de Flandre, prouve qu’il existait des passettes à rubans partout en Europe et cela depuis longtemps.

Les passettes se caractérisent en tant qu’objet tel que suit.


Il s’agit d’une plaque rectangulaire en bois, constituée d'un nombre pair de petites lames parallèles percées chacune d'un trou central, ce trou, en nombre impair, est appelé passette.
Au sommet de celle-ci se trouve une prise qui peut être ronde ou losangique. D’autres ont aussi une poignée évidée ou une large bordure qui en permet la préhension.
En règle générale, ces prises et poignées sont décorées.
La mesure moyenne d’une passette à ruban est 15 cm de haut et 10 cm de large. Les plus petites mesurent seulement 5 cm de large et les plus hautes environ 20 cm.
Ces passettes ont été sculptées à la main, avec un canif et/ou peu d’outils.
Le bois employé est souvent du hêtre.

En ce qui concerne leur utilisation, les passettes étaient soit tenues à la main verticalement ou posées sur une table et les fils étaient fixés au corsage, à la ceinture ou maintenus avec les doigts de pied.
Ainsi, il fallait passer des fils de chaîne immobiles, toujours en nombre pairs, entre les lames.
Les fils de chaîne impairs et mobiles étaient quant à eux glissés dans les trous.
Le fil de trame (qui pouvait être un ruban) était passé au moyen d'une navette ou d'une aiguille en déplaçant verticalement la passette à ruban.
Les fils de chaîne impairs, mobiles, permettent d'obtenir des entrecroisements de fils formant divers motifs.

En France, les passettes à rubans se trouvent essentiellement en Auvergne et dans le Velay.
Leur usage connaît un grand essor au XIXème siècle, surtout dans les lieux isolés, loin des axes de communication, comme dans les montagnes.
Il ne faut d’ailleurs pas oublier que dans la région du Velay, il y a une grande tradition liée à la dentelle et par ricochet aux ouvrages de dame.
Ces passettes entrent dans la catégorie des présents d’amour et sont intimement liées aux rites de passage (évolution du statut de jeune fille à femme-épouse).
Ce sont les jeunes gens qui les offraient aux jeunes filles pour leur déclarer leur flamme. C’est donc aussi un cadeau de fiançailles.
Souvent sculptée par le jeune homme, par la réalisation d’une passette il prouvait son amour et son habileté à travailler un petit objet utile à la future mariée.

Les décors les plus courants évoquent donc symboliquement l’amour : on peut ainsi trouver des cœurs, des colombes, des fleurs et parfois des initiales. Les passettes portant ces décors sont donc identifiables comme des présents d’amour.
Les autres motifs décoratifs qui se rencontrent les plus souvent sont les dents de loup, les oves, les symboles religieux, les stylisations de végétaux, comme les épis de blé (prospérité pour le futur foyer) et ils ornent tout ou partie de la passette à rubans.

En salle des ventes, il faut compter entre 400 € et 1 000 € pour une passette joliment décorée, un peu moins lorsqu’elle est plus primitive.

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